Alors qu’elle n’est encore qu’à l’état de proposition, la réforme envisagée du permis de conduire suscite déjà de nombreux remous, notamment parmi les auto-écoles. Comment doit-elle être mise en vigueur ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?
Un constat en demi-teinte
Le permis de conduire est l’examen qui concerne le plus de Français. Ils étaient 1,5 million à prétendre au précieux sésame en 2017. Cela représente une manne importante lorsque l’on sait que son coût moyen est de 1 600 euros, un budget qui peut faire reculer de nombreux prétendants. Avec un taux de réussite de 57% environ des inscrits, on comprend que certains recalés puissent éprouver une amertume légitime. Il n’est pas rare que les candidats doivent se présenter plusieurs fois à l’épreuve de conduite finale. Certains renoncent à obtenir cet examen, ce qui peut les pénaliser lors de la recherche d’un emploi par exemple.
Des changements en profondeur
La réforme qui doit être engagée offre un nouveau cadre dans lequel s’inscrirait cet examen. La conduite accompagnée est d’ores et déjà un dispositif qui a fait ses preuves. En effet, le taux de réussite est de 74% environ. Il s’agirait dans un premier volet de l’assouplir. Alors que les candidats bénéficiant de la conduite accompagnée à partir de 16 ans peuvent prétendre à l’obtention du permis de conduire à partir de 17 ans et demi pour conduire seul à leur majorité, il s’agirait d’abaisser cette limite d’âge à 17 ans.
Le Service National Universel SNU ou le Service Civique pourraient également servir d’encadrement pour rendre cet examen moins onéreux, voire gratuit. Le SNU se déploierait selon deux dispositifs : un volet de 3 semaines obligatoires et des périodes allant de 3 à 12 mois sur la base du volontariat. C’est durant cet engagement plus long que les jeunes pourraient bénéficier de la possibilité de suivre des cours et de passer leur examen gratuitement. Pour les autres, ils suivraient des cours d’entraînement sous l’égide de moniteurs agréés. Dans tous les cas, l’objectif affiché de la proposition est de faciliter l’obtention de cet examen chargé de promesses d’avenir.
Une bronca chez les professionnels
Bien que le texte ne soit pas encore voté, une levée de boucliers s’élève déjà à son encontre. Les professionnels dénoncent “un permis au rabais” et évoquent même l’uberisation de leur métier. Il s’agirait en effet de suivre des formations via des plateformes, ce qui réduirait drastiquement leurs interventions. Certains particuliers s’inquiètent également des conditions de conduite pour ces jeunes apprentis : doit-on leur permettre de conduire la nuit ? Qu’en est-il des points de permis perdus à récupérer ? Des questions qui restent en suspens avec un texte de loi à faire approuver.